Facebook ou Fessebouc ?

Publié le par Charles DIECI

Facebook ou Fessebouc ?

La jardin privé, au sens propre comme au figuré, est devenu un luxe. Nous vivons dans un univers panoptique: sans cesse sous le regard des autres, du fait de l’évolution des technologies et aussi de cette insidieuse et forte pression du surmoi social. On se sent obligé de tout dire. Les espaces très préservés comme le silence, la vraie musique ou la méditation, deviennent des exceptions.

Ainsi, pour en venir à Facebook, le vrai problème est le suivant : une idée postée est vraie si elle est validée par beaucoup d’autres. Et ceci quelle que soit sa valeur intrinsèque. La perfidie du réseau rend l’individu de plus en plus manipulable, manipulé, identifié et caractérisé. C’est le règne implacable du "je like", ou j’aime parce que tu aimes, et je suis d’autant plus aimable, et j'ai d'autant plus raison, que cinquante personnes m’aiment et me suivent. Or, rien n'est plus faux que cette assertion !

Le plus bête se contente de cliquer. Le plus malin triche: il se coule dans un moule dont peu lui chaut. Par contre, on y trouve aussi des personnalités leaders auxquelles tout le monde adhère. Mais on peut constater également que celui qui a assez de force pour rester en accord avec lui-même, sans céder aux modes et aux influences, va sans doute émerger du lot. Au début, le résistant aux normes sera ostracisé, mais s’il insiste assez longtemps, il va devenir exemplaire. Le maître mot dans ce jeu de poker menteur, c’est la fidélité à ses propres codes et à ses propres pensées.

On peut donc "exister" sur Facebook comme une opposition positive à l’air du temps. Cela aide là penser par soi-même, à devenir un peu plus dense et à se moquer des diktats de l’époque. Un acte minuscule, mais répété. Si vous faites pousser une rose, lui parlez ou lui chantez du Mozart tous les jours, personne ne pourra faire cela comme vous. C’est quelque chose que personne ne pourra vous prendre: vous existerez, dans toute votre singularité.

Voilà pourquoi, sur Facebook, la bonne attitude est de proposer et de développer un sujet. L'exact contraire, c'est de diffuser bêtement l'opinion d'autrui, le dernier poncif à la mode ou de "liker" sans en comprendre l'essence, ni en vérifier les sources.

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